Extrait du journal

Après un chaleureux éloge de la population vosgienne, retrempée et fortifiée par une infusion du généreux sang alsacien, M. Jules Ferry a tracé la ligne de conduite à suivre par les républicains dans la prochaine lutte électorale. Il a condamné toutes tentatives de reviser actuellement la Constitution, toute division des républicains en face des adversaires de la République. Puis il a énuméré les résultats considérables atteints depuis quatre ans par le gouvernement républicain, sous l'abri tutélaire de la Constitution. Il s'est élevé contre l'inanité des déclamations des intransigeants et il a affirmé que les grandes réformes, réclamées depuis si longtemps et aujourd'hui obtenues, ont été effectuées par le parti républicain modéré et ne pouvaient l'être que par lui. Mais, en face des monarchistes qui n'ont pas encore désarmé et qui ne comptent pas moins de cent cinquante membres dans la Chambre, il ̃ne saurait être question actuellement, a dit en terminant M. Jules Ferry, de se diviser en républicains tories, républicains modérés et républicains radicaux il ne doit y avoir que des républicains en face des ennemis de la République, et nous devons tous prendre pour mot d'ordre: l'union des républicains; pas de division pas de discorde. Ce discours du président du conseil correspond évidemment à l'état actuel de l'opinion républicaine dans les Vosges, à en juger par les applaudissements unanimes qui l'ont accueilli; il correspond aussi, nous n'avons pas besoin de le dire, à l'opinion moyenne de la France....