Extrait du journal

Que le gouvernement de Londres et l'opinion britannique en général éprouvënt une vive déception d'abord du refus de M. Mussolini de discuter la proposition que lui fit M. Eden lors de sa visite à Rome, ensuite de l'échec des pourparlers de Paris, on le comprend. Sous la pression d'une opinion fortement travaillée par les [éléments les plus actifs du mouvement pacifiste anglais et sous l'effet de certaines préoccupations de politique intérieure à quelques mois des élections générales, le cabinet britannique a pris une position si nette en ce qui concerne le différend italo-éthiopien que la perspective de ne pas voir aboutir un règlement pacifique et de la situation délicate dans laquelle va se trouver le conseil de la Société des nations lui crée le devoir-d'examiner à nouveau les principes ;èt les faits et de peser en conscience les conséquences, au point de vue européen comme au point de vue strictement britannique, des décisions qu'il peut être amené à prendre. Tout le monde est d'accord pour sauvegarder l'autorité de la Société des nations et agir dans le cadre du.pacte et des traités existants; mais il y a la manière de procéder. Il y a aussi la nécessité, impérieuse celle-là, dg réserver toutes les possibilités pour une féconde coopération internationale sur le plan européen, sans laquelle toute politique de consolidation de la paix deviendrait sans objet, sans laquelle la Société des nations perdrait jusqu'à sa raison d'être....