Extrait du journal

On eût aimé cependant - et c'est peut-être la principale critique que nous ferons au nouveau système - qu'il fût bien spécifié que le ministre de la défense nationale ne serait pas pris, comme il l'est aujourd'hui du fait du maintien de M. Edouard Daladier à la tête du département de la guerre, purement et simplement parmi les trois ministres, mais que les trois chefs de départements de la guerre, de la marine et de l'air, fussent subordonnés à un secrétaire d'Etat au sens où l'entendait l'ancien régime, en l'espèce à un ministre d'Etat important et compétent, collaborateur direct du président du conseil chef constitutionnel de la défense nationale, en paix'comme en guerre. On pourra, en effet, être tenté, notamment en face des problèmes, toujours scabreux, voire douloureux, de répartition de crédits (car il faut, en définitive, toujours aboutir à la question d'argent), de reprocher au ministre de la défense nationale - qui approuvera, aux termes mêmes du décret, en dernier ressort, « les' demandes de crédits relatifs aux constructions et matériels neufs'. », lés .« pro* grammes d'armement, de construction et de fabrication » - d'être à la fois juge et partie, et - quelle que soit son impartialité - d'être, malgré tout, enclin à prêter l'oreille aux suggestions et réclamations des « militaires », plutôt qu'à celles des « marins » ou des « aviateurs », puisqu'il restera à la tête du département de la guerre, et qu'il sera,' normalement et constamment, entouré de généraux, de contrôleurs et d'intendants....