Extrait du journal

L’Office colonial a distribué récemment un rap port sur la situation du Congo en 1902. A travers les chiffres et les faits y apparaissait une impuissance navrante, Tésuixax truiie "pénurie dernier metiopoW assurément n’a guère idée. La colonie ne possède qu’une ligne télégraphique, et on n’avait pas pu en core la prolonger jusqu'au chef-lieu ; les dépêches faisaient douze kilomètres en pirogue pour arriver à Libreville. Un chapitre était consacré aux travaux publics. Pour ne pas le laisser vide, on racontait qu’on avait remplacé les persiennes à l’hôtel du lieu tenant-gouverneur de Libreville, et qu’à Brazzaville la paille du toit de la trésorerie avait été remplacée par de la tôle ondulée. Cela ressemblait au compte rendu des actes d’un conseil municipal de village. Il s’agit d’un territoire de trois millions de kilomètres carrés,c’est-à-dire cinq fois plus grand que la France, sur lequel on suppose que vivent quelque dix mil lions d’habitants, et le changement d’un toit y est un événement important pour le budget. Quelle vision de misère au milieu des splendeurs de la nature équatoriale 1 La réorganisation que vient de faire décréter le ministre des colonies aura un premier résultat cer tain. Les hasards des expéditions et des traités ont composé cet immense Congo de pays découpés trè.s* artificiellement sur la carte et fort différents les uns des autres quant aux facilités d’accès, aux condi tions d’exploitation, à la nature du sol ot du climat. Tant qu’ils ont été réunis financièrement, leur bud get commun a été comme une caisse noire, dont les dépenses, do caractère impérial, rappelaient les bien maigres recettes, de sorte qu’il ne restait rien pour les besoins locaux, et les régions productives étant confondues avec les régions improductives, le «manque d’argent sévissait partout avec une égale désolation. C’est à ce régime que le Gabon doit d’être ainsi attardé, comparativement aux autres colonies de la côte occidentale d’Afrique, dont l’es sor a été si remarquable en ces dernières années. Désormais, la cdîbnic étant répartie entre quatre cir conscriptions administratives et le Gabon devant avoir son budget particulier, il pourra profiter de ses ressources pour se développer un peu. En revan che, les revenus des autres circonscriptions étant encore très faibles, leur dônûment apparaîtra plus crûment. D’une part, le Gabon, délivré de l’écra sante charge de l’arrière-pays, vivra donc enfin d’une vie propre, et, d’autre part, on verra plus clair dans les finances des autres circonscriptions....