Extrait du journal

main revendique son droit de vivre sa vie, à sa guise, sans causer tort ni dommage à soi ou aux autres; assez longtemps cette femme s’est sacrifiée; elle ne demande rien que sa liberté, la possibilité d’exister indépendante et fière, de se respecter elle-même en imposant à tous le respect 1 Mais Beverley Peele est incapable de com prendre seulement les droits des autres. Son féroce égoïsme se cabre. Furieux, plein d’une rage folle, il veut parler en maître, asservir à ses volontés celle -devant qui lui-même et sa fa mille entière s’abaissaient quelques mois aupa ravant. Sa colère insensée réveille le mal assoupi. Une crise nouvelle et violente se déclare. Suivant pas à pas Beverley Peele dans cette longue journée, Bourke le montra enfin à mi nuit, retiré dans sa chambre, tel un fauve dans son repaire, furieux, la face noire et livide, l’œil injecté, repoussant par de grossiers jurons la créature d’élite qui daigne encore voler à son secours, offre de lui verser la dose exacte du poison qui seul calmera ses souffrances et ses fureurs Il montra la jeune femme, épuisée de fatigue, tombant dans un lourd sommeil; le mari à moitié dément, pareil à un homme ivre, se ruant dans le cabinet de toilette, débouchant au ha sard les flacons, versant dans un verre le quart d’une fiole de morphine, avalant d’un trait, tombant assommé sur la couche d’où il ne se relèvera plus. « 11 savait qu’il allait mourir, messieurs du ury I s’écria-t-il. Et le sachant, il mourait îeureux, dans l’assouvissement, d’une horrible vengeance 1 » En un résumé bref et saisissant il énuméra plusieurs cas similaires relatés dans les anna les des tribunaux. Revenant au manoir, il décrivit avec force la fille perfide, empoisonnée de jalousie, qui après avoir nourri dans son cœur durant cinq années des sentiments de haine et de vengeance, cédait enfin à la suggestion & jamais déplorable du ministère publie, s© parjurait, mentait basse-_....