Extrait du journal

en employant les grandes lignes qu’elle donne a relier les divers épisodes de chaque composi tion. A ces compositions, aussi, il faut un cadre. Il revient à la tradition de la Renaissance, des sine lui-même les bordures où s’emmêlent les fruits et les fleurs qui encadreront ses tapisse ries.murales de Marseille, les premières vrai ment complètes de son œuvre, les premières vraiment exquises de ton, - vraiment appro priées, par la délicatesse de leurs nuances, à la décoration monumentale, qui est leur but. A toutes ces qualités s’ajouteront, dans la SainterGeneviéve, une grâce de sentiment, une fraîcheur, une noblesse expressive que l’artiste ne dépassera point dans la suite. Il lui reste à acquérir encore, dans le maniement de la cou leur, plus de richesse et plus d’harmonie à la fois. Il a sacrifié trop longtemps à Flandrin, et pour harmoniser il a décoloré. Il faut maintenant qu’il harmonise en employant des gammes plus chantantes. Il y arrivera avec une puissance de moyens, une largeur incom parable, une maîtrise inouïe, en se surpassant à chaque épreuve nouvelle, dans ses décorations de la Sorbonne, de ITIôtel de Ville et de Boston. Il n’a jamais rien donné de plus achevé que sa dernière œuvre, celle que l’implacable destin lui a refusé de voir en place au Panthéon. La joie suprême qu’il appelait de tous ses vœux, nous la goûterons en égoïstes, à nous seuls. La gloire qui en rejaillira sur lui ne consolera pas ceux qui l’aimaient, qui ont pu connaître à fond cette grande âme, et qui la vénéraient. THIÉBÂULT-SISSON....