Extrait du journal

Voilà, semble-t-il, une vérité de la Palice. Pas tant que cela, et elle n'en a pas moins besoin d'un peu de réflexion pour être bien saisie. L'expérience a appris que quand un gouvernement existe et est en possession, quand il dispose d'une majorité considérable au Parlement, il se produit dans les élections partielles un double phénomène en sens inverse qui tend à fausser le résultat de ces consultations locales. : D'une part, l'opposition concentre ses forces sur un point donné, elle tend tous ses ressorts, elle fait appel à tous les mécontentements, elle ramasse toutes les aspirations, elle fait flèche de tout bois, tandis que, d'autre part, les ministériels, sûrs du présent, peu soucieux de l'avenir, peut-être secrètement satisfaits de donner une petite leçon à leurs chefs, s'abstiennent volontiers de tout effort quand ils ne vont pas jusqu'à passer pour une fois, sous prétexte de telle ou telle divergence secondaire, dans le camp ennemi. 11 en va tout autrement dans une grande bataille où chacun a conscience de l'enjeu de la partie, où les passions s'exaltent, où la discipline se raffermit, où les majorités tendent à se grossir par intussusception plutôt qu'à s'affaiblir, comme dans les engagements partiels, par désertion....