Extrait du journal

B XfL l! É T I N DU J Oiîî* L'excursion depuis si longtemps annoncée de M. Thiers à Rouen a eu lieu presque inopinément hier. Les habitants du chef-lieu de la Seine-Inférieure ont fait au président l'accueil le plus cordial et le plus chaleureux. On trouvera plus loin, dans le compte rendu de cette journée, l'adresse de bienvenue du maire de la ville et la courte réponse du chef du gouvernement; toutes deux portent presque exclusivement sur le souvenir des liens que trois mandats législatifs successivement donnés à l'illustre homme d'Etat par les électeurs rouennais ont établis entre lui et la capitale normande. On paraît avoir été vivement frappé à Rouen de l'activité juvénile que M. Thiers a déployée dans sa visite aux vastes emplacements où doivent s'élever les établissements militaires projetés. La situation reste tendue à Bruxelles. Les manifestations antiministérielles y continuent. Nos feuilles cléricales, naturellement dévouées au cabinet d'Anethan, ne se font pas faute de l'engager à user au besoin de la force; nous les reconnaissons bien là; mais on semble s'attendre en Belgique à une solution plus pacifique. Bien que le ministère ait déclaré solennellement à la Chambre .des représentants qu'il nè"~së retirerait pas, on commence à parler de démissions possibles. S'il 'faut en croire l'Echo du Parlement, l'un des principaux organes de l'opposition libérale, il serait question, non-seulement de la retraite du haut fonctionnaire, dont la nomination a causé tout le bruit parlementaire et populaire de ces derniers jours, mais de plus encore: «Nous avons tout lieu de croire, ajoute ce journal, que justice sera rendue à l'opinion publique. » Nous saurons, sans doute, bientôt s'il s'agit d'une crise ministérielle ou d'une dissolution du Parlement....