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Le Temps, 27 novembre 1879

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Le Temps
27 novembre 1879


Extrait du journal

Le roi et la reine de Danemark arriveront vendredi prochain à Berlin. Cette visite, qui sera la première du roi Christian dans la capitale de l'Allemagne depuis l'annexion du SchleswigHolstein à la Prusse, a manifestement pour objet de remplacer par une franche amitié la froideur dont étaient empreintes jusqu'à présent les relations des deux cours. On se rappelle que le prince héritier de Russie a passé dernièrement par Vienne avec les Majestés danoises, dont il est le gendre, et que de là il s'est rendu à Berlin sans elles. Nous avions fait ressortir l'évidente signification de la démarche du roi Christian auprès de l'empereur François-Joseph. L'Autriche, en effet, avait été l'alliée de la Prusse dans la guerre de 1864, qui enleva au Danemark deux de ses plus belles provinces. Plus tard, elle avait ouvertement renoncé à demander l'application de l'articlé 5 du traité de Prague cet article, on le sait, laissait entrebâillée une porte par laquelle les districts septentrionaux du Schleswig pouvaient rentrer dans le giron de la monarchie danoise. C'était donc un fait remarquable que la présence du roi de Danemark à Vienne, et tout indiquait que le prince héritier de Russie avait dû être le premier, sinon l'unique auteur de ce rapprochement entre son beau-père et l'empereur François-Joseph. Il lui restait à préparer une autre entrevue, celle du roi et de la reine de Danemark avec l'empereur etl'impératrice d'Allemagne. C'était assurément la partie la plus délicate de sa tâche. Quoi qu'il en soit, le Nord confirme en ces termes nos premières impressions « Il est à peine besoin d'in» sister sur les conclusions qui se dégagent tout » naturellement du rapprochement entre les deux » visites qu'on voit se suivre à quelques jours » d'intervalle à la cour de Berlin, celle du grand» duc héritier de Russie et celle de son auguste » beau-père. Personne ne pensera qu'il n'y ait là » qu'une succession purement accidentelle. L'un » de ces événements a manifestement servi à pré» parer l'autre, et l'importance du voyage du césa» révitch à Vienne et à Berlin trouve ainsi une » nouvelle démonstration, non assurément des » moins significatives. »...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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