Extrait du journal

Un autre disait : . . — Voilà qui est drôle, tout de même, dans cer tains cas, ce sont lés plus heureux qui sont les plus malheureux. Voilà Givierge, pourquoi estil si triste? Parce qu’il aime la plus belle fille du pays et. en est aimé I C’est farce ! Ceux qui n’ont pas de .promise s’en vont le cœur léger. Arrangez tout cela! — Ne parlons pas de cela 1 répliqua presque violemment Francis... oui, j’ai du chagrin, après ? Est-ce que ça vous fait plaisir ? — Allons, allons, ne te fâche pas, petit Vierge... tu n’as que des amis. — C’est bien. Alors ne vous occupez plus de moi. ; — Il a raison, dit un vieux, les affaires de cœur ne regardent personne... A la classe, soldats ! — Vive la classe ! Le tumulte recommença. Les anciens, très gris, donnaient des conseils. Un ouvrier de trente-cinq ans qui, jadis, avait été sergent, ce qui lui valait de la considération, émettait des airs judicieux en répétant sans cesse le même geste d’étendre le bras dans un mouvement de natation : — L’affaire, c’est de se dire qu’en entrant à la caserne, on n’est plus rien du tout, ni Pierre, ni Paul, mais un numéro dans le rang. « Si on a des idées, faut les rentrer; la seule qui soit pèrmise c’est le respectée la hiérarchie, du grade, quoi! Ton capitaine honoreras, ton lieutenant pareillement... Il n’y a que ça. 'r » Les sous-off, faut dire comme eux. Si le sergent dit qu’il pleut en plein soleil, il est bien d’éternuer en se plaignant de l’humidité. Ça ne fait de mal à personne et ça vous pose un homme. » -ll est entendu qu’il n’y a qu’une profession : les armes ; qu’un métier, au monde : le métier militaire ; hors de là, pas de salut I » Vous pouvez jurer tous les matins de ren gager à la fin de la classe, vous serez bien vus. » Déclarez que les pékins c’est de la crotte de bique, on vous trouvera intelligents. » Si vous pouvez persuader à l’adjudant qu’il ressemble à Bonaparte, vous serez cotés. » Soyez galants avec la cantînière, elle a l’o reille des doubles. » Devant les officiers supérieurs, officiers gé néraux, soyez en bois, avec cette conviction que vous n’êtes pas un homme, que vous êtes un fu sil. : S’ils, vous questionnent, par. condescen...