Extrait du journal

Quand j'ai lu dans notre journal, accompagnée de l'éloquent commentaire de M. L. V.-Meunier, la nouvelle de la candidature de M. Mercier au Sénat, dans un département de l'ouest, je n'ai pu en croire mes yeux. Et ma stupéfaction s'est faite plus grande encore quand j'ai lu l'audacieuse lettre du candidat qui ose se présenter comme républicain, alors qu'il a choisi pour faire cette cynique entreprise le département le plus hostile à la République qui soit dans ioute la France, qu'il se présente sous les auspices d'un comité qui est de fine fleur de réaction monarchique et que sa lettre d'acceptation est adressée à M. le comte de Juigné qui, royaliste et clérical, a la franchise et la propreté morale de ne pas se dire républicain. Il a laissé à M. Mercier ce grossier artifice, semblable à celui des cambrioleurs qui s'introduisent dans les maisons en se disant agents de la police. Encore une fois, c'est stupéfiant. Ce n'est plus par son « flair » que M. Mercier, personnage comique et tragique à la fois, comme l'est le Robert Macaire de Frederick, appartient à 1 histoire. C'est par son audace....