Extrait du journal

Pour revenir àl'affaire Hartmann, nous voulons croire qu" la Russie nous boude, et nous ajouterons par politesse que nous en sommes Menthes. On se plaît à répandre le bruit que le prince Orloff a quitté pour n'y plus revenir le palais de l'ambassade de Russie ; nul ne le regrettera plus que nous, d'autant que nous serions sans doute obligés, pour régler notre conduite sur celle du gouvernement russe, de rappeler de Saint-Pétersbourg M. le général Chanzy. Or, nous n'avons nul désir de voir s'altérer les bons rapports que nous entretenions avec le gouvernement russe. Si pourtant cela devait arriver, nous en serions certes marris; mais, n'en étant point responsables et ne nous sentant coupables d'aucun manquement, nous en prendrions notre parti, sans d'ailleurs éprouver ni inconsolable chagrin, ni vive inquiétude. Rien n'a été plus correct à l'égard de la Russie que notre attitude; nous étions pleins d'envie de lui faire plaisir, mais nous ne pouvions pourtant pas pousser le souhait de lui être agréable jusqu'à déroger aux principes de notre droit public et du droit international. Nous pensions que les Russes étaient des gens à comprendre ces choses. Si nous nous sommes trompés, et si, par aventure, ils avaient pris la mouche, à qui la faute ? Et que pouvions-nous faire de plus que de témoigner le regret profond et l'absolue réprobation que nous inspirent les attentats contre le czar?...