Extrait du journal

Les traditions monarchiques sont tellement incrustées dans nos cerveaux qu'il nous est impossible de ne pas considérer le président comme un monarque absolu, pouvant se livrer à tous ses caprices et à toutes ses fantaisies, — à la condition, bien entendu, que ses volontés soient conformesaux nôtres.Les partis agissent à son égard comme le croyants envers leurs idoles : chacun attend qu'il réalise ses désirs et cède à ses prières, comme chacun veut avoir à qui parler dans les sphères célestes. Malheureusement, il est plus difficile de multiplier les présidents que les saints : il ne peut y avoir qu'un seul président, tandis qu'il y a une infinité de partis, de groupes, de sousgroupes et d'ambitions individuelles dont les passions et les appétits sont mis en éveil par les crises ministérielles. C'est à ce spectacle que nous assistons depuis la chute du ministère Bourgeois. C'est contre ces tendances que tous les amis de la République et de la liberté doivent protester....