Extrait du journal

Paris, 8 juin. — Le discours pro-1 nonce dimanche, à Saint-Gaudens, en présence de plusieurs milliers de militants radicaux-socialistes du Sud-Ouest, appelle selon nous de nouvelles réflexions. Hormis que M. Daladier a rappelé les travailleurs français à une plus juste notion de leurs responsabilités, il a remis en lumière un des principes essentiels de la Révolution française, principe trop souvent obscurci, dévié, méconnu. Il ne doit y avoir, il ne peut y avoir eh France d'autre maître, d'autre souverain que la loi, car la loi est 1 oeuvre commune de tous les citoyens ; ce sont eux qui l'ont faite par l'intermédiaire de leurs représentants, et cela équivaudrait à se déjuger que de n'y pas obéir rigoureusement. Il fut un temps, pas très lointain, où la France montrait la route au monde entier, où, de tous les points de l'univers on l'interrogeait, car on attendait d'elle des conseils, des exemples, des lumières qu'elle était seule à détenir. Or, pour avoir fait l'expérience de tous les régimes, elle a choisi de maintenir ses institutions républicaines, auxquelles elle devait, entre autres bienfaits, la victoire des armes, alors que d'autres nations, au milieu de convulsions dont notre pays avait également fait l'expérience, adoptaient des formules de gouvernement dont on peut bien dire sans risquer...