Extrait du journal

UNE INIQUITÉ Le commandant Driant est un officier de choix, que tous ses supérieurs, sans exception, se soot plu à combler d’éloges. Ses notes sont excellentes ; on peut même affirmer qu’il n’en est pas de meilleures. Enfin, son attitude politique ne doit pas prêter à la critique, car il n’a été jus qu’ici l’objet d’aucune fiche maçonnique. Or, le commandant Driant ne figure pas au tableau d’avancement où le lieutetenant colonel Sarrail occupe le premier rang On lui fait grief, du moins je le sup pose, d’avoir épousé la fille cadette du général Boulanger ; le général V-dabrègue, qui fut le camarade de promotion du commandant Driant, et qui a bénéficié d’un avancement extraordinairement ra pide, aurait pu se montrer plus juste on plus généreux. Il fut le collaborateur du général Bou langer, dont il dirigeait le cabinet ; il eût donc servi sa propre cause en pro clamant l’amnistie pour tous ceux qui avaient entretenu de bons rapports avec le premier proscrit de la Haute Cour. De son côté, M. Bedeaux eût agi sage ment en ne refusant pas au mérite ce qu’il accorde souvent à la faveur. En réagissant contre les fantaisies du général André, il se fût honoré grande ment et, très certainement, il eût con quis une situation morale qui l’eût pro tégé mieux que ne le pouvaient faire le Grand Orient contre l’hostilité éventuelle du Bloc parlementaire. Ne comprend-il pas qu’en obéissant trop servilement aux injonctions de la franc maçonnerie, il achève de détruire cette armée qu’il avait entrepris de rele ver et de réorganiser ? La faveur dont jouit le colonel Sarrail, la disgrâce que subit le commandant Driant ouvriront les yeux de ceux qui jusqu’ici ne voulaient pas voir la tactique de M. Bedeaux. Ils se diront que sous la direction de M. Berleaux comme sous le commande ment du général André, il ne sert à rien de travailler, d’éludier, de se distinguer par de grandes vertus militaires et des mérites exceptionnels ; pour avancer, il faut flatter M. Lafferre et plaire à M. Vadécard. G est le mot d’ordre imposé par le système actuel. Il n’est pas certain que la République y trouve son compte, mais il est certain que la France peut en périr, et c’est ce qui nous inquiète. Les Agriculteurs de France Dans leur dernière séance, les membres de la Société des agriculteurs de France ont envisagé, tout à tour, les questions...