Extrait du journal

Non, révolution n'est pas terminée ; mais il .faut prendre une autre route. Il faut, non pas revenir en arrière, "mais se retourner pour regarder en arrière et fondre en un art suprême, avec .l'art du présent, tous les arts du passé. Il faut,cesser de considérer la surexcita tion nerveuse comme le but de'l'art, de regarder la mélodie, la vocalise comme des tares après les avoir adorées sotte ment comme des déesses ; il faut, en un mot, de tous les moyens graduellement conquis par l'art musical, faire une vas te synthèse. Ce ne . sera pas l'ouvrage d'un jour. . . ; Ne (nous illusionnons pas : ces con seils ne seront pas suivis. Il est plus fa cile, . assurément, de s'aventurer à tort et à travers, sans guidé et sans frein, que de se livrer à,,des études profondes. Ge qui m'étonne, ce n'est pas le cynisme des gens sans. talent. qui cherchent à. éblouir le vulgaire en lui jetant de" la poudre aux yeux, c'est la naïveté des musiciens dignes de ce nom qui ne voient pas le danger des portes, grandes ouvertes à l'incapacité, par lesquelles se rue le flot qui les submergera; car, en vertu de la loi qui veut que les extrêmes se touchent, entre leurs raffinements exagérés et les incohérences des igno rants, il n'y a que la main, et le public n'en voit pas la différence. Le. premier venu, avec cette licence effrénée, peut lui faire accroire tout. ee qu'il voudra : soyez assuré qu'il n'y manquera pas....