Extrait du journal

Il paraît que M. Nail, garde des sceaux, a le projet de hâter — il en est temps — la solution du problème dit des loyers. La Chambre sera priée d'exa miner-la loi votée par elle et retouchée par le Sénat, de la voter en fin de compte et d'aboutir. Aussitôt, les meneurs socia listes se fâchent. Est-ce nue la loi, dans son état présent, leur déplaît? Sans doute. Mais, comme ils ont eu le loisir, depuis le 9 juillet 1915, date où fut dé posé le premier texte, de formuler et leurs critiques et leurs vœux, on peut croire qu'ils n'obtiendront pas désormais ce qu'ils n'ont pas encore obtenu. S'ils remarquent aussi que la loi est impar faite, on n'a pas de peine à se le figu rer : le problème des loyers, un des plus difficiles que la guerre ait posés, n'est pas de ceux qui se résolvent à merveille. Seulement, il faut noter qu'il s'emr brouille de jour en jour, se complique de difficultés nouvelles et prend une ex tension plus redoutable, pendant qu'on le néglige. Il n'y en avait pas beaucoup d'autres, dans la vie sociale de la France, qui, dès le début de la guerre, fussent et plus importants et plus urgents. Ce sont toujours les meneurs socialistes qui l'ont retardé : en le retardant, ils l'ont rendu de plus en plus malaisé. Ils enten dent continuer cette politique singulière. Pourquoi ?. C'est qu'ils entretiennent dans l'opinion publique une. vague et trom peuse espérance d'éluder les échéances désagréables. Tant que la loi n'est pas votée, >ies illusions les moins raisonna bles demeurent possibles. Or, il est bien vrai que tout ce qui peut être fait en, faveur des combattants et de leurs fa milles, en faveur de toutes les victimes de la guerre, doit être fait Si vous aper cevez qu'on manque à ce principe en quelque point, dites-le: ^Mais, ce qui ne peut pas être fait, ce que vous savez qui ne peut pas être fait, ne laissez pas" les imaginations inquiètes l'attendre. Cela, c'est du « bourrage de crâne » : vous préparez de la déception, du chagrin, peut-être du déiçrdre. — A. B....