Extrait du journal

La disposition des projets financiers qui- institue un impôt supplémentaire de 6 à 9 pour cent sur les traite* ments privés dits stables, sans que d'ailleurs soient définis les caractères de la stabilité, est insupportable à divers titres. . Elle viole d'abord le principe de'non-rétroactivité en matière d'impôts. Dans quel état d'insécurité vivraient donc les contribuables si, en plus des impôts de l'année courante, ils étaient exposés à payer des impôts supplémentaires pour les am\ées précédentes ? C'est inadmissible. Ce n'est pas tout. Les salariés visés par l'article en question ont déjà bien du mal à s'acquitter de l'impôt normal sur leurs salaires, qui ne peuvent prêter matière, remarquons-le, à aucune fraude, puisqu'ils sont déclarés obligatoirement à l'administration. Sur quelles ressources paieront-ils donc le super-impôt rétrospectif inattendu ? Sur les économies qu'ils auront pu faire. Etrange façon d'encourager l'épargne, et au moment même où dans ces projets financiers le gouvernement insère des dispositions soi-disant destinées à protéger l'épargne ! Mais il y a un certain nombre d'individus qui se seront bien amusés à la lecture de cette disposition. Ce sont ceux qui, pour avoir volé leur patron ou commis d'autres méfaits, auront perdu, au cours de ces trois dernières années, leur situation, et dont, de ce fait, les traitements auront cessé d'être stables.. '• ■ Seront donc frappés par la disposition ënt question les braves gens qui* seront restés fidèles à la maison qui les emploie et qui auront mérité par leur bonne conduite et les services qu'ils auront rendus d'y être maintenus et peutêtre même d'avoir vu augmenter leur traitement. Cet article est ainsi une pénalité pour les bons employés, ce qui ne saurait nous étonner quand on sait qu'il est d'inspiration socialiste. Mais le plus joli encore, c'est que cet impôt nouveau qui est un super-impôt, figure dans les projets financiers au titre des Economies. C'est du cynisme....