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L’Écho de Paris, 23 avril 1896

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L’Écho de Paris
23 avril 1896


Extrait du journal

Au Sénat — Les crédits de Mada gascar. — La démission du mi nistère — Con vocation de la Chambre. Le Sénat a voulu, préalablement au vote des fonds nécessaires pour Madagascar, affirmer nettement sa volonté de ne pas discuter avec un ministère déjà trois fois renversé par lui. Ainsi que nous l'avions indiqué hier, il ne pouvait . être question de contester tels ou tels chiffres. Non seulement la décla ration apportée par M. Demôle a donné la preuve qu'on est prêt à ratifier la déci sion de la Chambre, mais la délibération de la commission des finances, prise à l'issue de la séance, tendant à l'adoption, dans leur intégralité, des crédits, démontre que la seule question est la persistance de M. Bourgeois et de ses collègues à conserver le pouvoir dans des conditions absolument anormales. Acculé par ses fautes dans une im passe, le ministère était mis en demeure de s'en aller, on, interprétant la Constitu tion avec une désinvolture nouvelle, de se mettre à la tête d'une rébellion contre l'une des deux Assemblées auxquelles la Constitution a confié le pouvoir législatif. Il est vrai que, et à l'occasion des pro cédés de M. Ricard, et lorsqu'il s'est prêté au brusque départ de la Chambre après le vote de ces crédits de Madagascar, il a montré son intention évidente de ne tenir compte du Sénat que pour s'en moquer. Cette fois il n'a pu passer outre. Une attitude de résistance devenait non. seule ment inconstitutionnelle, mais presque révolutionnaire. D'autre part, M. le prési dent de la République, si insouciant jus qu'ici, n'aurait pu continuer à se désinté resser des événements au point de laisser ouvertement mépriser la Constitution par des ministres choisis par lui. La réunion de la Chambre, que le mi nistère démissionnaire provoque pour de main, va permettre aux amis sur lesquels s'est trop appuyé M. Bourgeois de pronon cer de véhéments discours, mais ils ne changeront rien à une situation parfaite ment nette. Un ministère nouveau, réformateur non en paroles, mais par des actes, ayant la confiance des deux Assemblées, pourra vivre s'il est résolu d'avance à recevoir, sans être ému, toutes les injures que les ministériels d'hier se préparent à déverser sur lui demain. pertinax....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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