Extrait du journal

lités , celle des octrois , celle des circonscriptions électorales, celle de l’article 75 , celle des justices de paix, celle du code rural, etc., c’est trop de six ou sept semaines. Or, d’après le droit d’initiative, les députés de la colline et de la montagne ont le droit de présenter des lois réformistes. S’en occu pent-ils , pendant ccs vacantes qu’ils se plaignent plus ou moins sincèrement de voir prolongées ? Non ; ils laissent au gouvernement la besogne et gardent le loisir. — Ce loisir, plusieurs l’emploient bruyamment. Les uns, faisant violence à la célébrité, prennent dans leur écritoirc et dans leur cerveau le droit de con voquer leurs collègues pour le 26 octobre : ce sont les ratons du parlementarisme. Les autres, en quête de sédition , recrutent les enfonccurs de boutiques et les remueurs du pavés : ce sont les Bertrands du Jacobinisme. Il ne dépendra ni de ceux-ci ni de ceux-là que Paris no nous offre , aux environs de la Toussaint, le spectacle qu’il nous a donné aux alentours du la Saint-Jean. Seulement, y il aurait cette fois des habits noirs parmi les blouses blanches. Du reste , le résultat serait le même en novembrequ’enjuin. Si la «manifestation » n’était que tapageuse , elle serait si filée ; si elle devenait violent^, elle serait réprimée, et probablement de façon à ôter aux agitateurs l’envie de recommencer. Que ferait Paris , le Paris paisible et occupé , qu’une poignée de rêveurs et d’ambitieux essaie de troubler juste au moment de la reprise dus affaires et du travail ? Paris serait pour un « bala yage » complet des perturbateurs; il y aiderait même au besoin, comme il fit cet été sur le bou levard Montmartre et à Belleville. De nombreuses lettres, écrites par des négociants, par des artisans à leurs clients et à leurs parents, ne permettent sur ce point aucun doute. Paris ne veut plus de révolution. Cela coûte cher et rapporte peu. Paris veut des améliorations : cela coûte peu et rapporte beaucoup. — Eli bien ! tel est aussi le visible sentiment, disons plus, l’énergique volonté de la province. On est fatigué, agacé, irrité, dans les villes et dans les campagnes , des excès de parole et de plume de l’opposition. Pas uue idée nouvelle, pas un dessein profitable ; des injures , des provocations , tel est l’usage qu’on fait depuis six mois de la liberté de la presse. Pourvu qu’il n’en soit pas de même, dans six semaines, de la liberté de la tribune !... Les bons citoyens, en province comme à Paris, demandent qu’on en finisse avec les disputes vaines et qu’on s’adonne aux a flaires sérieuses. L’incident dit du 26 octobre n’est , à leurs yeux , qu’un prétexte d’attaque contre le gouvernement. S’ils blâment les écarts de publicité qui s’en suivent, à plus forte raison condamneraient-ils toute tentative de désordre matériel. Que les irréconciliables de Paris , ceux qui mènent et ceux qui sont menés , soient bien per suadés de ceci : tout le monde en province, sauf quelques cœurs aigris, quelques têtes passionnées, est d’avis qu’on ne recommence ni les équipées d’après 4848 ni les émeutes d’après 4830. Vous avez : citoyens, le scrutin ; députes, la tribune ; servez-vous en. Quant aux barricades, aux insur rections, il n’en faut plus , et tant pis pour ceux qui tenteraient de revenir à cette ferraille ensan glantée. Ladite....