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L’Écho rochelais, 14 février 1837

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L’Écho rochelais
14 février 1837


Extrait du journal

La lettre que vous avez insérée contient des récri minations assez fortes contre les percepteurs. Vous avez, il est vrai, cherché à faire comprendre à vos lecteurs quelles pouvaient être un peu frappées d'exagération. Il importe , je crois , de rétablir les choses dans l'ordre où elles auraient dû rester, et c’est pour obtenir ce résultat que je vous demande la permission de vous soumettre quelques observations à ce sujet. Les nourrices, autrefois, venaient directement à la Rochelle, toucher le paiement de chaque trimestre. Un reconnaîtra facilement que le déplacement était onéreux pour elles, et souvent meurtrier pour les enfans. L’administration qui n’est pas toujours aussi barbare qu’on voudrait le faire croire, a pensé qu'en chargeant les percepteurs de ce service , il en résulterait un avan tage pour les pauvres nourrices, qui pourraient, en quelque sorte, être payées à domicile. La mesure a donc été adoptée. L'Hospice verse chez M. le Receveur-général les fonds à payer, et aussitôt le versement effectué, les percep teurs reçoivent les mandats pour en faire le paiement. Si les mandats ne sont remis aux percepteurs qu'à la fin du quatrième mois, c’est que l’hospice ne verse qn'il cette époque les fonds nécessaires. Le rédacteur de la lettre Blandin a apparemment oublié de vérifier les causes de ce retard qui, en conscience, ne concerne en rien les percepteurs. Ces comptables, aussitôt la réception des mandats et par suite des instructions qui lenr ont été adressées , s’empressent de payer les nourrices quand elles se pré sentent , et surtout quand les certificats de vie des enfans ont été visés par MM. les Maires , formalité je crois, un peu indispensable dans l’intérêt des hospices. Les mandats sont payés sans retard, et souvent à la résidence même des nourrices , et si on voulait la preuve de cette assertion, il serait facile de la donner en faisant remarquer à vos lecteurs que le paiement du 4e trimestre 1836 a été ouvert à la fin de Janvier , et que lus percepteurs en ont fait le règlement dans les premiers jours de Février. Vous reconnaîtrez, je n’en doute pas, qu'il y a plus que de l'exagération dans les 15 jours de retard et dans les courses des nourrices allant 20 fois chez les percepteurs et 20 fois sans résultat. Quant' à l’accueil que ces comptables leur font, . d'après M. Blandin , quand elles se présentent pour toucher les fonds,il y a,pour lî moins, autant d’exag^ntion dans cette plainte que dans les prétendus retards de paiement. On a voulu souvent persuader aux nour rices que les percepteurs devaient se mettre en avance envers elles. Les percepteurs qui ne sont pas hors du droit commun, n'ont pas voulu, et ils ont bien fait, établir des comptes courants avec elles , et se laisser imposer un devoir de générosité qui peut tout aussi bien être rempli par d'autre?. Il en est résulté des demandes d'une part et des refus de l'autre. Voilà, sans doute, ce que M. Blandin appelle un accueil ou trageant. G'cst un malheur pour les nourrices, mais pourrait-on sans injustice en attribuer la cause aux percepteurs qui, soitdit en passant, font gratuitement es service assez pénible dans certaines localités. Il faut, sans aucun doute, exciter chacun de nous à la philantropie; mais vouloir en imposer l'obligation, c'est aller en sens inverse du résultat qu'on cherche à obtenir. Faire croire un seul instant aux nourrrices que les nerceptcurs font mal en n'accueillant pas leurs demaut.es d'avances, c’est exposer les premières à consi dérer comme un droit des prétentions qui ne sont fondées sur rien , et à exiger souvent impérieusement ce que les comptables font très-bien alors de refuser. Agrées, etc. w....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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