Extrait du journal

FEUILLETON. NOUVELLE. I. On était il la fin du carnaval de 183..,. Un des plus riches capitalistes de Poitiers couronnait les fêles de la saison par un bal. Toutes les ressources du luxe avaient été mises en œuvre pour rendre cette so lennité digne de l’orgueil et de la fortune du maître ; on entrait dans le bal par uu vestibule orné de fleurs les plus rares , disposées avec une ingénieuse symé trie ; cette pièce , faiblement éclairée, rendait plus vive et plus éclatante la lumière de trois salles ^enfilade où l’élite de la société poitevine se trouvait réunie. Une musique vive et légère dominait le bruit de la danse et le murmure des conversations, et arrivait jusqu’au vestibule , affaiblie par la distance et la foule. Un jeune homme se tenait appuyé contre une caisse d’orauger à deux pas de la porte , ses regards plongeaient sur le bal , et c’était vraiment un coup d’œil magique. La lumière se jouait avec mille reflets dans les guirlandes de crislaox qui cou raient autour des lustres ; les glaces ruisselantes de lumières renvoyaient de capricieuses images de fleurs, de gazes, de sourires. Des femmes jeunes, fraîches •et parées, ornées de toute la poésie de la beauté , de toutes les séductioos de l’élégance, de tonies les gcàces de la jeunesse, passaient et repassaient, leurs .plus enivrans sourires aux lèvres, leurs plus douces promesses dans leurs regards, et, derrière ee frais...