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L’Écho rochelais, 20 novembre 1886

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L’Écho rochelais
20 novembre 1886


Extrait du journal

Les Sophismes ministériels Aucun régime n’a plus abusé des mots que celui-ci. Une preuve irréfutable de cette allégation est la nouvelle tactique inaugurée par l’amiral Aube et le général Boulanger. L’amiral Aube, dans un but |rès patriotique, dit-il, mais au fond un peu utopique et très personnel, s’efforce de prouver à grands renforts d’articles de journaux et de déclarations ministérielles pompeuses, que notre marine est dans un état de délabrement comparable à celui qu’elle a connu sous la grande République. En dehors de ce qu’a de maladroit cet éta lage de notre misère coram mundo, on ne peut se défendre de remarquer com bien les pouvoirs du jour sont ingrats envers leurs meilleurs serviteurs. Les ex ploits des escadres de l’amiral Courbet Sont assez récents pour qu’il soit pénible de les voir mettre en oubli si vite. De plus, les gens impartiaux doivent se dire qu’on est suspect d’exagération quand, malgré de pareilles démonstrations, on semble vouloir persuader au pays que, jusqu’à maintenant, on n’a rien fait pour nos flottes. Ce qu’avance l’amiral Aube nous déplaît à tous les points de vue : d’abord parce qu’il méconnaît d’inoubliables ser vices ; ensuite parce qu’il réussira à nous imposer de nouvelles charges pour le plaisir d’appliquer des théories qui, comme celles du croiseur rapide, n’ont qu’un tort, celui de se heurter à des traités que rien n’a infirmé jusqu’ici. Il est possible que les guerres de l’avenir, ne tiennent aucun compte des -instruments diplomatiques et fassent un grand mépris du droit des gens, mais nous pouvons envisager cette éven tualité sans crier nos intentions partout. Du reste, on sait que la France est admi rablement propre à la guerre de corsaire, et, le cas échéant, le ministre compétent n’aurait qu’à l’autoriser pour voir s’élan cer de toutes nos côtes une infinité de bâ timents de toute structure, très capables de renouveler les exploits des guerres an ciennes. En cette matière, l’initiative privée est plus ingénieuse que celle officielle, et il n’est pas besoin des règlements minutieux de la rue Royale pour la provoquer. Les projets de l’amiral Aube ont encore pour objet de fournir une occasion d’ac quitter les promesses faites par M. de Freycinet aux constructeurs de Bordeaux qui ferment leurs chantiers,.tant ! malgré nos conquêtes coloniales, notre commerce maritime est malade 1 Il ne faut donc pas croire tout ce qu’avance l’exposé du ministre. Il y â là, comme partout dans les combinaisons du jour, un calcul électoral. Parallèlement à ces grands projets qui seront à notre marine ce qu’ont été les grands travaux à notre industrie, M. Bou langer publie à l’égard des volontaires d’un an des réglementations insidieuses, qui mettent en péril la loi de 1872. On se souvient que celle-ci avait été conçue pour rendre le moins intolérable possible le ser...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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