PRÉCÉDENT

L’Écho rochelais, 21 septembre 1892

SUIVANT

URL invalide

L’Écho rochelais
21 septembre 1892


Extrait du journal

LA PREMIÈRE INTERPELLATION Les travaux parlementaires débuteront par une interpellation des députés de l’extrême-gauche sur l’attitude du gouverne ment devant la grève de Carmaux. On prélude à cette chaude interpellation par des discours enflammés, où le gouver nement et les Chambres sont traités avec une sévérité toute socialiste. Les Chambres sont en vacances, ce qui est un crime lorsque les ouvriers auraient besoin de faire retentir de leurs plaintes les voûtes du Palais-Bourbon. Et le gouvernement a osé envoyer des troupes dans le Tarn pour empêcher que la grève ne tourne à la guerre civile ; ce qui est un autre crime. Quant au saccage de la direction de la mine de Carmaux, quant aux obstacles mis à la liberté des ouvriers qui voulaient tra vailler, quant aux violences exercées contre ces derniers, tout cela est légitime, et, selon la fière déclaration du député Baudin, les ouvriers n’ont fait qu’user de ce qu’ils appellent leur droit. A la vérité, en face de cette interpella tion de l’extrême-Gauche, il devrait s’en produire une autre beaucoup plus grave. Si le gouvernement a envoyé des troupes pour maintenir l’ordre dans une certaine mesure, il a usé d’une tolérance fâcheuse on laissant bafouer la loi. Il a permis qu’un maire pousse ses admi nistrés à des actes punissables; et il n’a point révoqué ce maire, parce que c’était un ouvrier. Il a permis aux grévistes de violer la loi sur la liberté du travail. Il a souffert que des députés socialistes soufflent la discorde. En un mot, le gouvernement a pactisé avec l’émeute. Il a contenu les émeutiers dans certaines limites, mais il n’a pas fait ce que la loi lui ordonnait de faire. Et c’est grâce à cette tolérance, c’est grâce à cette faiblesse qu’une grève injus tifiable a pu se continuer dans les plus dé plorables conditions. S’il est facile au gouvernement de ré pondre aux interpellations qui lui repro cheront de n’avoir pas fait toutes les volon tés des grévistes de Carmaux, il lui serait plus malaisé de se justifier devant ceux qui lui reprocheraient de n’avoir pas exigé le respect des lois qui sont formelles. Que les républicains y prennent garde s’ils ne réagissent pas contre cette marée montante, ils finiront par être submergés...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

En savoir plus
Données de classification
  • carnot
  • ranc
  • juteau
  • havas
  • de freycinet
  • howard
  • de rothschild
  • oléron
  • guerre
  • raoul de navery
  • poitiers
  • paris
  • fouras
  • niort
  • bordeaux
  • orléans
  • nantes
  • aytré
  • limoges
  • royan
  • la république
  • parlement
  • république française
  • conseil général
  • delmas
  • cologne
  • union