Extrait du journal

FEUILLETON. NOUVELLE. ( Suite. ) V. Le lendemain , Maurice se rendit chez son ami, et il apprit de lui que Louise avait été séduite par les offres brillantes d’un homme riche et déjà avancé en âge, et que sa vanité, la ruse, le besoin peutêtre , l’avaieut précipitée dans l’abime. Cette révé lation se plaçait au milieu de détails si précis . de circonstances si positives , de situations si nette ment accusées, que Maurice se sentit hésiter. Toute la jouruée il lutta centre les suggestions de l’esprit du mal; lorsqu’il croyait avoir soulevé tous ses doutes, il les sentait retomber plus pesans sur son cœur ; enfin il ne put résister à cette torture, et, malgré sa promesse , il se dirigea du côté de la demeure du vieux Vincen’. Louise n’accourot pas au devant de lui pour le recevoir Maurice devait s’y attendre, et cependant le froid le prit au cœur. Il monta droit à la chambre de Louise. Arrivé sur le seuil, il s’arrêta. La jeune fille reposait sur son lit. Sa tête était penchée sur sa poitrine, un de ses bras pendait à côté d’elle, et tout son corps abandonné décelait la fatigue et le découragement. Elle jeta un regard vague et perdu du côté de Maurice, et ne parut pas le re connaître....