Extrait du journal

jusqu’à ce que l’Europe, se levant une fois de plus, terrible dans sa force, déclare que l’heure de la res titution et de la justice est venue. » A la bonne heure ! Mais comme apparemment la justice est pour tout le monde, quelle n’a pas deux poids et deux me sures, tous les accapareurs du bien d’autrui seront condamnés, ce jour-là, à restitution. Grand Dieu! que deviendras-tu, malheureuse Angleterre, toi qui as sur la conscience de si gros et de si nombreux péchés de ce genre? Toi qui n’as véritablement de légitime possession que ton île, et encore!... L’Ir lande, tu le sais, est une protestation vivante contre ta domination usurpée! Il te sied donc bien de parler de restitution et de justice! Non, non, la presse bri tannique servirait bien mieux les intérêts de son pays, eu.lui conseillant la modération, en s'effor çant , comme dit YOpinon nationale, de le rendre sympathique à la France, et en lui représentant, la sincérité d’une entente cordiale comme la nécessité peut-être d’un avenir prochain ; mais laissons le Daily-News décharger sur le papier le trop plein de son cœur, jaloux des succès de la France, et atten dons de.sa part, quand la raison parlera en lui, plus de sentiments équitables envers une nation dont il outrage la loyauté, en la méconnaissant. La Suisse après la manifestation si éclatante de la volonté de la Savoie, doit craindre de voir plus compromise que jamais la réunion de la fameuse con férence qu’elle réclame à grands cris, pour régler ses prétendus droits violés, garantir sa neutralité que personne ne menace. Cette conférence n’aura pas lieu assure Y Indépendance belge. Il ne restera donc aux Helvétiens, pour toute fiche de consolation, que les protestations diplomatiques de VAngleterre et de l’Allemagne : c’est toujours quelque chose. Pendant ce temps-là, le roi Victor-Emmanuel continue son voyage triomphal à travers ses nou veaux Etats. Livourne, Fisc, Florence l’acclament avec enthousiasme. Seulement déjà naissent quelques susceptibilités: Livourne n’est |>»6 satisfaite de ce que le Roi ne se soit point arrête quelques heures chez elle ; Pise regrette l'ajournement de- son magnifique luminara, qui a coûté, dit-on, plus de trois cent mille francs; mais Florence est dans toute la jubilation d’avoir eu les honneurs de la préférence royale,— A Rome tout est calme : le général de Lamoricière a passé en revue les troupes pontificales, et il a etc très-satisfait de leur tenue ; il part pour Ancône. Quant aux affaires de Sicile, le Paùsilippc, qui avait touché à Païenne, apporte la nouvelle qu’il n’y avait, dans la campagne, que quelques escarmouches partielles, qui ne présentaient même plus de chances pour les insurgés. Il y a eu, au reste, beaucoup d’exagération dans ce qu’on a raconté au sujet de la prise du couvent. Il paraît que la révolte avait un double caractère : le premier, le plus grave, était démocratique; le second, celui qui a entraîné les moines, représentait le parti Sicilien, qui hait pro fondément les Napolitains. C’est un cuisinier du couvent, dont on n’avait nulle méfiance, qui a tout dévoilé à la police. En Espagne, par suite des révélations qu’aurait...