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L’Écho saintongeais, 9 mars 1899

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L’Écho saintongeais
9 mars 1899


Extrait du journal

n’y a pas d’escorte, et cela, au premier abord, surprend un peu. Or, comme la voiture avance au petit trot, les Parisiens peuvent voir, sans courir, le Président. Alors on se félicite de l’absence de l’escadron d'honneur, qui généralement masque la voiture en l’es cortant. Et les Parisiens, dévisageant tout à leur aise l’élu du Congrès, sont prodigues de coups de chapeau. Des militaires surpris au passage, rectifient la position, saluent vivement la main an képi, cependant qu’un essaim de jeunes cyclistes hardis, virevoltent joyeux autour de la voiture présidentielle en criant ; « Vive Loubet ! » La route se poursuit sans encombre. La voiture, place de la Concorde, est accueillie sympathiquement par le public. Sur les impériales des omnibus les voya geurs se dressent et, mettant à profit un providentiel embarras de voitures, les piétons se massent sur les trottoirs et échangent nombre de coups de chapeau avec M. Loubet. Avenue des Champs-Elysées, un peu avant le rond-point, le général Bailloud donne un ordre au cocher. C’est M. le Président de la République qui désire jouir entièrement de la beauté du ciel crépusculaire et prendre encore un peu de cet air printanier dont la journée de vendredi fut prodigue. La voiture, un peu plus rapidement, monte l’avenue jusqu’à l’Etoile, et là, on donne l’ordre au cocher de retourner vers le palais de l’Elysée. C’est alors dans l’avenue un tohu-bohu d’équipages de luxe. Le Président, reconnu par le ToutParis des voitures armoriées, obtient un vif succès. Des mains aristocratiques baissent la glace des coupés du noble faubourg. Des têtes jolies et richement coiffées se penchent aux portières. Et même une noble dame se dresse, inter pelle son cocher : — Suivez ! Suivez 1 Jean ! Nous regardons le coupé. Un blason, que surmonte une couronne ducale, le décore. Enfin, après cette courte promenade, le Président de la République arrive à l’Elysée à six heures moins un quart. De puissants cris de : « Vive Loubet ! » le saluent et l'accueillent. Le landau s’ar rête au perron. M. Loubet descend suivi de son fils, du général Bailloud et du commandant Moreau. M. Loubet est reçu sur le seuil par les deux maisons militaires et civile. Le nou veau Président de la République, suivi des officiers eu civil, passe alors dans un salon à gauche. Pendant que la bien venue est souhaitée à M. Loubet, M. Paul Loubet reçoit les membres de la presse parisienne qui le prient de trans mettre au Président de la République l’assurance de leur républicanisme. M. Loubet a vécu sa première nuit dans le Palais national où la République loge son premier citoyen l’enfant de Marianne 1...

À propos

Lancé en 1875, L'Écho saintongeais était un quotidien régional implanté à Saint-Jean-d'Angély. Il sera publié jusqu'en 1941.

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