Extrait du journal

De louables efforts ont été tentés de toutes parts pour mettre fin à une épreuve qui constitue pour le commerce français une crise nationale. Ils ont échoué. U ne sera que trop facile de prouver qu'aux pertes innombrables qu’auront subies les intéressés pendant la période aiguë, s’ajouteront les déficits importants sur les droits de douane, sur les impôts et perceptions de toutes natures grevant diverses marchandises, sur le trafic des chemins de fer qui, dès le premier semestre de cette année, avait déjà, pour ia seule compagnie P.-L.-M., diminué de cinq millions. Ce n’est pas tout. Pendant les grèves de 1900 et de 1902, le commerce français a déjà, par l’intermédiaire de Marseille, perdu plusieurs de ses débouchés; d’autres lui échappent en ce moment qu’il ne retrouvera jamais ou qu’il ne récupérera que très péniblement. En 1884, le Maroc avait systématiquement refusé les sucres français dont il s’approvisionnait jusqu’alors. Il n’a pas fallu moins de quatorze ans pour y rétablir le courant d'importation momentanément interrompu. quant aux salaires, c’est par plusieurs millions que se chiffre la perte de ces quinze derniers jours....