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L’Éclaireur de l’Ain, 20 décembre 1896

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L’Éclaireur de l’Ain
20 décembre 1896


Extrait du journal

ont été sacrifiés au profit des personnages grassement rétribués qui occupent des sinécures ; il s’est môme produit, au cours de la discussion, un incident que notre collaborateur Henri Place a signalé dans un précédent numéro et qui caractérise bien l’attitude du cabinet Méline : c’est le refus par le gouvernement d’activer la laïcisation des écoles de filles. Il est fa cile de se rendre compte, par ce seul fait, de la façon dont est établi le budget par de tels ministres. Toutefois, ce n’a pas été sans protesta tions de la part de nos amis socialistes, que ses différents articles ont été votés par la majorité servile. Cette semaine en core, Camille Pelletan, à propos du bud get de la marine, a fait entendre de dures vérités aux dirigeants. Dans un discours véhément, il a montré, par les faits les plus détailles, les plus précis, les mieux établis, les plus certains, le gâchis qui règne dans l’administration de la marine, où l’on gaspille les millions en pure perte et où les faveurs, l’avancement sont accordé^ aux cléricaux, aux « fils d’archevêques», au détriment des officiers capables. « Représentants de la France, s’est-il écrié, vous croyez-vous le droit de tolérer une minute de plus la continua tion d’absurdités qui révoltent le bon sens et qui pourraient aboutir à ce résultat que, le jour où la guerre éclaterait, alors guc le pays aurait donné trois fois ce qui était nécessaire, nos marins ne seraient ni habillés, ni équipés, et les intérêts de la patrie seraient trahis, grâce à la per sistance de coutumes indéracinables qui déroutent l’intelligence ? En avez-vous le droit? Je vous le demande. » La majorité a écouté dans un silence glacial le réquisitoire virulent de Pelletan ; elle sait que le système dénoncé par lui aboutit fatalement à la destruction de notre marine, et elle y consent. Elle ne veut rien réformer, parce que cela pour rait déplaire aux hauts dignitaires de l’amirauté et au ministre. Et ces gens-là se disent patriotes 1 Ainsi que l’a déclaré Jaurès à la suive de l’interpellation Gcrvillc-Réachc sur le rappel du général Dodds, où la majorité avait abdiqué son pouvoir entre les mains du gouvernement : « Il n’y a plus de budget ! il n’y a plus de Chambre ! » Il ne reste maintenant que la législation di recte du peuple, par laquelle les travail leurs remplaceront le parlementarisme corrompu....

À propos

L'Éclaireur de l'Ain était un journal hebdomadaire de tendance socialiste publié à Oyonnax. Il cessera de paraître en 1951.

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