Extrait du journal

Du matin à une heure avancée de la nuit, une foule nombreuse y fourmille. Elle se serre autour de chars blindés arrachés aux gouvernementaux d’brun, écoute avec anxiété le récit des combattants arrivés du front et qui montrent dans la carrosserie de leurs voitures la trace toute fraîche des balles adverses. Elle s’écarte pour laisser accès aux convois qui défilent lourdement sur la place comme en un tour d’honneur, camions chargés tantôt de prisonniers aux mains levées ou de miliciens partant en patrouille, leurs fusils brandis à bout de bras....