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L’Ère nouvelle, 2 février 1926

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L’Ère nouvelle
2 février 1926


Extrait du journal

payeurs. Les donneurs de conseils, nous les en tendons tous les jours. Nos agents des Finances ne nous an noncent-ils pas que « la France se meurt d'une indigestion d’impôts ». Diable! il faut faire venir le médecin Tant Mieux, un brave homme, qui la mettra au régime. La mode, ces temps, est de ne manger qu'une fois le jour. De la sorte, l’estomac a le loisir de se reposer. Que dira le bon médecin, optimiste par tempérament, le Docteur I ant Mieux ? Il portera le même diagnostic que les Agents des Finances : indigestion d’im pôts. Et quel remède prescrira-t-il? L’impôt unique? Probablement. — Mais, pardon, Monsieur, votre médecin nous ramènera au temps des Mérovingiens, à la capitation. — Où serait le mal ? Croyez-vous que ce commerçant, cet industriel, ne seraient pas plus tranquilles pour tra vailler de leur état si le contrôleur leur disait : « En tout et pour tout, vous de vez verser au Trésor tant de billets de mille. Moyennant quoi, on vous laissera la paix, qui est de plus grand des biens. » Ils accepteraient, tous, cette rapide manière de percevoir l’impôt; ils souffriraient même que la taxation de leurs bénéfices fût quelque peu exa gérée, afin de connaître, une bonne fois, le montant de leur contribution à l’ef fort de relèvement national. — Je crois que vous avez raison. — Si j’ai raisonI Ah! MadameI j’ai quarante millions de fois raison, autant qu’il y a de sujets en France, et de su jets de mécontentement, comme disait Henri Rochefort. Ce qui rebute les ci toyens de ce pays, c’est la multiplicité des taxes et des prescriptions fisca les. Dans maints négoces et entreprises, il est besoin d’un spécial teneur de livres pour contrôler les droits de la Phynance d’Etat. Aux Etats-Unis, le calcul des impôts est tôt fait. On vous taxe; vous payez; on vous délivre un carré de pa pier portant quittance, et vous reprenez votre course à la richesse ou à la ruine. Mais vous n'etes point, Tannée durant, hanté par le souci fiscal. Dans notre France, qui, pourtant, est pays de bon sens, le système des taxes est un jeu de patience sur lequel on doit appliquer son esprit, sous peine d'être frappé d’amende et double droit. Dans les...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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