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L’Ère nouvelle, 4 juin 1920

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L’Ère nouvelle
4 juin 1920


Extrait du journal

J’ai vu, comme quiconque, de grands champs tristes où, sous des carcasses de hangars, gisaient des carcasses d’avions. Cela représente des milliards perdus ou compromis. La question qui m’occupe est de savoir si on trouvera preneur pour toutes les ma chines qui restent. On les vendait au détail, aux uns la toile, aux autres le métal, à d’au tres encore le bois. Qui, et pour quel usage, achètera l’avion entier ? Celui-ci a-t-il vrai ment une valeur commerciale ? Cela n’est pas douteux. Nombreuses sont les nations désireuses d’avoir une aviation militaire et qui sont prêtes à réaliser d’im portantes acquisitions. Nos colonies devraient être pourvues lar gement d’avions pour les reconnaissances, pour les communications, pour notre pres tige sur les indigènes. t Mais, et cela est fortement établi dans le rapport de M. d’Aubigny sur le budget de Vaéronautique et des transports aériens, l’aviation doit se mettre de plus en plus à la portée du public, et développer des services pour voyage.» et marchandises. Pour les marchandises, l’opinion ne sou lève aucune objection. Elle sait qu’arrivent par les airs journaux et colis. Elle a appris récemment l'approvisionnement des halles en fraises par avion, et bien qu’elle ait trou vé cela un peu futile, elle a été frappée, plus que par de graves conférences, de cette utilisation pratique du biplan. Elle n’est point encore convaincue què* l’on pourra, que dis-je ? que l’on peut régulièrement, sans être par trop auda cieux, prendre l’avion comme on prend le train. Et c’est ce qu'il faut lui démon trer. Autrefois, s’embarquer pour aller au delà des mers, c’était courir « la grosse aventure ». En est-il de même lorsqu’on s’envole de Paris à Londres ? M. d’Aubigny donne des chiffres qui sont particulièrement rassurants. Huit compagnies françaises de navigation aérienne ont, depuis un an environ, effectué un parcours égal à treize fois le tour de la terre. Aucun accident mortel n’a été enre-...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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