Extrait du journal

éditorial Nous avons, a maintes reprises, re clamé, dans ce journal, le retour au scrutin d’arrondissement. Nos efforts n’ont pas été inutiles, puis que le gouvernement s est décidé à de mander aux Chambres le vote urgent d’une loi abolissant la proportionnelle bâtarde sous le régime de laquelle nous sommes encore, et rétablissant le vieux mode d’élection républicain. Certains de nos amis, et quelques-uns de nos adversaires, se sont imagine que si M. Briand demandait le retour au scrutin d'arrondissement, c est qu ii avait l’intention de dissoudre la Cham bre. Rien nest plus jaux, et nous avons toutes raisons d affirmer, que ni le pré sident du conseil ni aucun de ses colla borateurs ne songent à provoquer une nouvelle consultation électorale. Ceux qui s’imaginent que le cabinet prépare un petit coup d Etat se^ trom pent. Le deux Décembre est passe, et la majorité n a rien à craindre des Ides de Mars. U après la tradition constitutionnelle française, l appel extraordinaire aux électeurs ne s’impose que s’il n y a plus de majorité parmi les élus du suffrage universel. C’est le cas. à l’heure actuelle; et il faut bien avouer qu'un appel au pays apparaîtrait comme normal aux deux tiers des citoyens français. Mais ouvrir la campagne dans l in certitude financière et dans l’incohé rence politique, c’est jouer la Républi que sur un coup de dés: c’est, d’autre part, tricher avec le suffrage universel, puisque les élus de 1924 n auraient eu que vingt mois pour jouer leur chance, alors que les élus de I9l9 ont eu quatre ans. L unique solution saine, c est celle qui consiste à libérer les députés de gauche d’un contrat dont les clauses n’ont pas été exécutées par une grosse partie des contractants. Le vote du scrutin d’arrondissement permettra le regroupement des partis sur des programmes précis, et sur des idées claires. Il assurera l’autonomie des engagements et l’indépendance des décisions. Il permettra, ainsi, de faire l'économie d’une crise de Parlement, qui, en ces temps troubles, serait considérée, par nos ennemis, comme une crise de régime ! Sujets de Conversation Reconstruisons...