Extrait du journal

lu On ne peut quitter Washington sans assis ter à une séance du Congrès. J’y allais donc. Pour voir et pour entendre les représentants de la grande république pas besoin de recom mandations. Les galeries sont ouvertes. On en tre. On sort. C’est libre. Pas de cérémo nial ni d’huissiers à chaîne. Des « page boys » aux juvéniles visages font le service du Hall des séances où siègent, en veston et col mou. des messieurs qui parlent de leur place sans élever la voix, sans gestes, comme s ils étaient dans leur bureau. Le hall est simple et très éclairé. Les représentants sont simples et très calmes. Le public écoute avec simplicité et correction. Au restaurant du Capitole, les dé putés ne boivent que de l’eau. Est-ce le secret de cette pacifique méthode de discussion ? Mrs L... m’accompagnait. Cette jeune fem me, jolie, saine, sportive et souriante, voulut bien m’aider à découvrir un peu de l’Améri que. Nous avions visité la Bibliothèque, luxueux et imposant temple du Livre : deux millions de volumes environ. J’avais regardé avec sur prise les fresques symboliques et les maximes philosophiques peintes sur les murs, appris que l’entrée de la Bibliothèque était libre et gra tuite, qu’une salle de lecture spéciale avait été prévue pour les aveugles et nous allions nous retirer lorsque Mrs I m’entraîna de vant une sorte de tabernacle aux portes d’or larges ouvertes : — La Constitution des Etats-Unis, dit-elle. Et elle ajouta : — La vieille Amérique !...