Extrait du journal

celles des ondes dont il est formé. Les ondes lumineuses, qui n atteignent pas un millième de millimètre, et celles des rayons X, de l’ordre du millionnième de millimètre, permet tent de constituer des trains d’onde satisfaisant à cette double condition. L/avantage de la mécanique ondulatoire est de mettre d’accord la théorie des vibrations, seule capable d’expliquer certains phénomènes, comme les interférences, avec celle des quanta ou variations discontinues, dont j’ai dit un mot récemment à propos du livre de M. Vialleton : selon cette théorie, fondée elle-même sur les phénomènes du rayonnement, tout se passe comme si l’énergie lumineuse, et même toute espèce d’énergie, avait une structure gra nulaire et non pas continue. La nouvelle théorie a reçu en 1927 une con firmation éclatante par une expérience, réalisée aux Etats-Unis, sur la diffraction des électrons par les réseaux cristallins. Les électrons, con sidérés jusqu ici comme des corps matériels, suivent les mêmes lois de diffraction que les rayons de lumière ou les rayons X, conçus comme des ondulations continues. Il n’y a donc pas de différence de nature entre matière et ondulation. Mais on se trouve alors conduit à un résultat bien curieux. C est que le corpuscule élémen taire étant ainsi lié à un système ondulatoire, il est impossible do déterminer au même degré de précision à la fois sa vitesse et sa position. Si 1 on mesure aussi exactement qu’on voudra 1 une de ces quantités, c’est l’autre qu’on ne peut atteindre que par une approximation telle, que le produit des deux écarts probables de meure constant. Donc, la physique, dans ce domaine, ne peut calculer des grandeurs exac tes, mais seulement leur plus ou moins grande probabilité. C est une solution qu’on avait déjà dû adopter en certains problèmes de la physique,comme ceux de l’équilibre des gaz, à cause du nombre immense des molécules dont il aufait fallu connaître les trajectoires. On se contentait d en calculer le résultat d’ensemble, d en faire la statistique, obéissant aux lois de la probabilité. Mais chacune de ces trajec toires n en était pas moins considérée comme parfaitement déterminée, en chacun de se» points, par les lois strictes de la mécanique matérielle. Dans la mécanique ondulatoire, I incertitude se trouve au contraire dans le trajet de chaque corpuscule, à l’origine du phénomène et dans sa définition même, non dans son résultat ni son apparence sensible. II n est pas exagéré de dire que c’est là, non seulement pour la physique des rayonnements et des électrons, mais pour notre conception scientifque de l’univers, une révolution dont on ne peut prévoir encore tous les effets. L auteur en est ce jeune homme au visage robuste, au front têtu, qui parle avec une timi dité résolue, et ajoute à son nom, l’un des plus anciens de France, une gloire neuve et pure. Louis 1.ALC* Y....