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L’Ère nouvelle, 19 juin 1926

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L’Ère nouvelle
19 juin 1926


Extrait du journal

Avant de former un ministère et de réaliser l’accord d’un certain nombre de personnes sur cet acte précis — ce qui est toujours facile — il conviendrait peut-être, à l'heure exceptionnellement grave où nous sommes, de formuler un programme clair, net, objectif, sur le quel les futurs ministres devraient d abord être tous d'accord. Il est même indispensable de com mencer par là si l on veut éviter la répé tition de lourdes erreurs. Il faut un programme qui puisse réu nir une majorité, et pour le voter et pour en assurer l’exécution jusqu’à la fin de la législature. Car, enfin, les mesures qui doivent être prises ne sauraient plus être des mesures d’un jour. Il faut donc que ce programme puisse réunir une majorité compacte, stable et durable. Personne ne nous contredira si nous affirmons que l’incohérence des débats parlementaires des derniers mois donne une force particulière au vœu que nous venons d émettre. Dans l’espèce, cette force apparaît avec une valeur d élé ment ! Messieurs les futurs ministres, il faut un programme précis, clair et objectif sur : La stabilisation progressive du cours du franc ; La consolidation ou la conversion des bons ; La consolidation ou la conversion des rentes : L’amortissement ; Les dettes interalliées ; La liberté de la circulation des capi taux et des devises, condition indispen sable de la prospérité publique dans l’Etat moderne : La politique économique générale du pays. lormer un ministère avant de définir ce programme et de le définir en fonc tion d une majorité stable, durable et cohérente, serait mettre la charrue avant les boeufs. Amis du parti radical, à l'œuvre car c'est à vous que ce discours s’a dresse. Le pays a les yeux fixés sur vous il attend vos déclarations avec confiance, mais il commence à être angoissé....

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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