Extrait du journal

M. Briand a fait, hier, dans les couloirs de la Chambre les importantes déclarations qu on va lire : « La première chose à éviter, c est une crise ministérielle ; rien ne serait plus grave a l’heure actuelle. « Croyez-moi, ce n'est pas volontiers que je conserve entre les mains ce fagot d’épines. Je suis tranquille, tout s’arrangera. « Le vrai moyen, c’est de ne pas poser la question de confiance ù tout propos. « Je suis peur que les choses se passent dans l’objectivité. La discussion aura lieu sur le terrain technique et on en viendra aux réa lités ; la première c'est qu’il faut de l’argent. Il ne faut donc pas que la menace d'une crise ministérielle plane sur ce débat car ça le faus serait. Ne tentons pas le diable. a Un moment viendra où le Gouvernement devra donner un violent coup de barre, mais il faut lui laisser la latitude de choisir ce mo ment. « Le médecin m’a défendu les émotions, mais je crois qu’il n’en faut pas non plus au pays. *■« Je m’étonne en lisant les journaux de voir qu’ils paraissent me reprocher de ne pas poser la question de confiance quand je sais que les hommes dont ils représentent les opinions vote ront contre moi. « Ils me font penser à cette complainte de Fualdés et on jouerait de l’orgue de barbarie pendant qu’on égorgerait le Gouvernement. » Un entretien avec la délégation du parti républicain-socialiste D’autre part, le président du Conseil a reçu, hier matin, une délégation du parti républi cain-socialiste qui lui a été présentée par M. Louis Soulié, sénateur, président du groupe parlementaire, et Georges Etienne, secrétaire général du parti. Les délégués ont insisté sur l’intérêt vital que le parti républicain-socialiste attache à l’union de toutes les forces de gauche maintenue au Parlement et dans le pays. Le parti est préoc cupé en même temps des périls qui résulte raient de l'instabilité ministérielle. Il est donc soucieux de voir se réaliser un accord entre le gouvernement et le Cartel des gauches sur le projet financier élaboré par le Cartel. Les républicains socialistes comptent sur un effort du gouvernement pour que les difficul tés financières soient surmontées à la faveur de cet accord. Le président du Conseil a répendu qu’à ses yeux le problème financier, dans les termes où il est posé devant le Parlement, est techni que et non politique, mais qu’en effet, il im...