Extrait du journal

I Petit bonhomme vit encore, Petit bonhomme vit toujours. Dans quelques jours, c’est-à-dire le 30 jan vier, il va être « cinquantenaire ». Petit bonhomme ! C’est le Sénat. Que messieurs les pères conscrits veuillent bien ne rien voir d'ir révérencieux en ce qualificatif que je donne à leur Assemblée. Si celle-ci a mis, quelquefois, des bâtons dans les roues de ce char de progrès que d’aucuns, jeunes emballés, voudraient lancer à toute vitesse vers l'inconnu, combien de ser- j vices n’a-t-elle pas rendus à la cause de la Ré- | publique ? La médaille et son revers, comme en tome chose, comme en toute institution humaine ! Malheureusement, c’est là une tendance Je notre esprit, on voit plus volontiers le mauvais que le bon. Et sans doute, les ennemis de la haute assemblée vont mettre à profit la circons tance pour rouvrir la classique campagne con tre d un corps de l’état qui fait obstacle à la dé mocratie ». Certains, hantés par les souvenirs d’un passé oui fut grand, demanderont sa suppression ; d’autres plus sages, plus imbus, surtout, de la véritable conception du parlementarisme répu blicain, indiqueront les reformes qui leur pa raissent nécessaires pour que ce Sénat « tant honni » ne puisse plus jouer le rôle d'une borne, d’une sorte de pieu-monarque. Ici même, à plusieurs reprises, je me suis étendu sur ces questions, j’ai rappelé les pha ses diverses par lesquelles avait passé ce Sénat d'abord parfaitement rétrograde, tout imprégné de monarchisme, véritable barrière élevée par les ennemis du régime, aux efforts de la démo cratie montante; puis peu à peu, par la force même des choses, s'ouvrant aux hommes nou veaux, aux idées nouvelles....