Extrait du journal

VÉDRINES est le héros du jour. Après avoir accompli les fabuleux exploits que l'on sait, il est revenu, le front ceint de lauriers, dans sa « petite patrie ». Les acclamations qu'il y a reçues lui ont été douces. La « petite patries» de Védrines est un des endroits les plus pauvres, les moins, attrayants dp la banlieue parisienne, cette plaine SaintDenis, où pullulent les ateliers, les usines, où l'on, respire une atmosphère impure, chargée de miasmes industriels. Fils d'artisans, ancien ouvrier lui-même, il y a retrouvé ses compagnons de travail. Vous jugez de l'enthousiasme de ceux-ci, enthousiasme spontané, exempt d'envie et qui s'est signalé par de vibrantes manifestations. Ces braves gens sont fiers de leur ancien camarade. Accourus en foule au banquet qui lui était offert, ils l'ont porté en triomphe. Védrines, profondément remue, leur a exprimé sa gratitude. Notre confrère Edouard Helsey a recueilli son allocution. Je viens de la lire. Elle est charmante. L'aviateur: n'a pas cherché à; ciseler des phrases. Il a dit avec simplicité ce qui lui montait du coeur aux lèvres. « Je ne suis qu'un petit « mécano », s'est-il écrié mais il n'y a pas besoin d'être un orateur pour remercier ses amis... Ce que j'ai fait, dans le fond, ce n'est pas la mer à boire, ce n'est que la mer. à traverser. Vous en auriez fait autant et c'est vraiment trop gentil de m'en récompenser par un parei accueil.» N'est-ce pas joli, ce début? Védrines avait/le droit de tirer vanité de sa victoire. Peut-être se " gobe-t-il » un brin ; et franchement, on ne pourrait l'en blâ-...