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Les Nouvelles, 11 novembre 1913

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Les Nouvelles
11 novembre 1913


Extrait du journal

deux sexes âgés de vingt et un ans accom plis et n’étant dans aucun des cas d’incapa cité prévus par la loi. » Il fait observer que ce texte appartient à la Commission du suffrage universel et à son président, M. Buisson. Il a reçu l’adhésion d’un très grand nom bre de membres de la Chambre. Le suffrage ne sera vraiment universel que lorsque les femmes voteront. Quoi de plus juste, dans ce pays d’égalité, que de donner aux femmes le droit de vote ! Il n’y a de démocratie que là où tout le monde est appelé à exercer le droit civique. Pourquoi exclure les femmes du droit de vote ? On a souvent répondu que leur infériorité intciMectuelle justifiait cette exclusion. Si l’on prend la moyenne des intelligences et des moralités, la prétendue supériorité des hommes s’efface. On a donné à tous les hommes le même droit de suffrage, qu'ils soient ignorants ou instruits, intelligents ou inférieurs. Pourquoi établir entre les sexes des dis tinctions qu’on n’établit pas entre les hom mes ? Depuis quelques années, en Angleterre, aux Etats-Unis, dans les colonies anglaises, din.ns les pays Scandinaves, les idées de justice ont fait leur chemin. La grande majorité du monde civilisé nous a dépassés. L’heure est venue de faire entrer les femmes dans le droit commun de l’huma nité. On peut craindre que le succès de la loi soit compromis par l’introduction d’une dis position accordant le suffrage aux femmes. L’orateur ne demande qu’un vote dé prise eu considération. Il s’agit d’un article important du pro gramme éiectoral socialiste qui doit être voté par nus ceux qui ont le sentiment de la justice et de la légalité. On peut faire des réserves, l’orateur fait aussi les siennes, mais qu’on vote le prin cipe dès maintenant. M. Bracke demande la disjonction. M. Andrieux. — Eu réalité, on demande d’ajourner à une date éloignée, une réforme que M. Bracke, naguère, déclarait urgente dans le jouimaii Le Socialiste. 11 maintient son amendement. M. Buisson appuie la demande de disjonc tion. A la majorité de 311 vorx contre 13 sur 444 votante, la disjonction est prononcée. La' suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance. Jeudi mâtin, à neuf heures, première séance publique (délimitation) ; à deux heu res, deuxième séance publique (travail des femmes, limitation des débits de boissons)....

À propos

Fondé en 1908, Les Nouvelles était un quotidien du soir publié à Paris. Comme pour des centaines d'autres feuilles de la même période, le début de la Première Guerre mondiale marquera la fin de ce petit journal.

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