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Les Tablettes des Deux-Charentes, 28 juin 1873

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Les Tablettes des Deux-Charentes
28 juin 1873


Extrait du journal

les manifestations dont certains enterrements civils sont l’occasion », et qui, à la différence de celui quq M. Challemel-Lacour devait présenter au nom de la gauche républicaine et de la gau che radicale, n’engageait aucunement la respon sabilité du ministre de l’intérieur, mais se con tentait de lui déférer comme illégal l’arrêté de M. le préfet du Rhône ... On se demande, à ce propos, ce que va devenir le centre gauche, par tagé en trois tronçons? Depuis quelque temps, il n’était pas grand chose ; il court la chance d’être bientôt un peu moins que rien. Le ministre de la justice, dans le débat des poursuites demandées contre M. Ranc, avait déclaré qu’il y aurait des juges pour tout le monde. La promesse sera tenue. M. Ernest Lefebvre, avocat et journaliste, administrateur du journal le Rappel, et parent de M. Vacquerie, a été arrêté, mercredi, en vertu d’un mandat d’amener, sous l’inculpation d’avoir fait partie de la Commune. M. Lefebvre, en effet, avait été élu, le 26 mars 1871, par le VII® arrondisse ment de Paris ; il donna sa démission quelques jours plus tard, le 7 avril, en même temps que M. Ranc. Cette arrestation donne tout lieu de croire que le mandat d’arrêt a été lancé contre M. Ranc. M. Ranc est-il caché à Paris ? est-il à l’étranger ? On l’ignore, mais on saura sans doute bientôt à quoi s’en tenir. On murmure aussi, et mystérieusement, dans les salons poli tiques, la nouvelle qu’une instruction serait très avancée, à la suite de laquelle deux ou trois autorisations de poursuite seraient demandées à la Chambre. C’est sans doute l’écho de ces rumeurs qui nous arrive, par la voie du Jour nal d'Angers. « Le Gouvernement, écrit -on de Paris à cette feuille, va déférer aux tribunaux l’affaire scandaleuse des canons Naquet. Ce ne sera pas seulement le député si pur et si radical, ainsi que ses complices dans cette affaire, qui auront à rendre compte à la justice. M. Gambetta se trouverait impliqué dans ce procès, et aurait également à répondre devant le tribunal qui jugera ses collègues. Le jour de la justice vient enfin, et tout ne se réduira pas, comme ces excellents citoyens semblaient le croire, à un blâme sévèrement exprimé dans des rapports et des enquêtes. On ajoute que M. Steenackers et son fameux pot de vin de 200,000 fr. seront aussi l’objet des investigations de la justice. » Les journaux britanniques sont pleins du récit de l’accueil splendidement enthousiaste dont le shah de Perse vient d’être l’objet en Angleterre. Nos voisins ont saisi cette occasion de donner à l’Europe le spectacle de leurs forces navales et de montrer que leur pays n’était pas descendu au rang d’une puissance de second or dre. L’amirauté avait réuni, dans la rade de Spithead, la flotte la plus formidable, formant trois lignes parallèles s’étendant sur une longueur d’environ deux milles anglais. Le shah a plusieurs fois passé entre ces lignes, escorté de nombreux navires qui portaient les lords de l’amirauté, les membres de la Chambre des lords et de la Chambre des communes. Le prince, la princesse de Galles et le czarexvich accompagnaient leur hôte, sur l’esprit duquel celle solennité, favo risée par un temps magnifique, a produit une profonde impression. Nous n’avons pas besoin de dire que le gouvernement du maréchal MacMahon se préoccupe des moyens de recevoir, à son tour, et très convenablement, le prince asiatique. Aujourd’hui ou demain, sera déposé à l’Assemblée nationale, un projet du Gouverne ment tendant à l’ouverture d’un crédit à cet effet. Les hommes politiques ayant vraiment souci du rôle qu’il appartient encore à la France de jouer dans le monde ne doivent pas considérer le voyage du shah de Perse et son prochain séjour parmi nous comme une occasion de curiosité frivole ou de sottes plaisanteries. Il importe au maintien, nous pouvons dire à la restauration de notre influence traditionnelle en Orient, que très bon accueil soit fait au souverain persan. On avait pensé qu^il appartenait à la ville de Paris de donner une fête à cette occa sion : les conseillers municipaux ont décliné les ouvertures qui leur ont été portées à ce sujet. Tant pis pour Paris et tant mieux pour Versailles, où les fêtes seront superbes! Il se confirme que la Chambre prendra ses...

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

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