Extrait du journal

gulier dans la bouche de gens qui ont passé vingt ans d’Empire à protester contre les can didatures officielles — que faire, disons-nous, les élections contre les bonapartistes, ce serait priver le parti conservateur de son élément le plus fort et le plus nombreux, ce serait livrer maint et maint département sans défense aux radicaux. x> Nous pensons exactement comme la Liberté. M. Buffet ne sera pas abandonné par le maréchal ; seulement est-il bien sûr de ne pas être trahi par l’un de ses collègues? On prétend, en effet, que le plan dévoilé par la Correspondance Saint-Chéron, a été commu niqué au moins à un membre du cabinet, qui, tout en n’y donnant pas son adhésion formelle, ne l’aurait pas repoussé avec une suffisante indignation. A en croire cependant l’Agence Havas, « il ne reste décidément plus rien, mais là plus rien, des petits nuages ministériels de la fin de la se maine dernière. Le cabinet Buffet arrivera à la session, demandera la mise à l’ordre du jour de la loi électorale et fera de l’adoption du scrutin d’arrondissement, une question de cabinet dans les conditions que l’on a dites tant de fois et que les républicains seront bien obligés de subir après avoir tout fait pour y échapper. * Ce n’est pas tout. L’officieuse Agence garantit presque le succès du scrutin d’arrondissement. Elle cons tate avec complaisance que le « centre gauche, qui est appelé à former l’appoint nécessaire, ne paraît pas, en général, mal disposé » ; que « le discours de M. Germain n’indique pas un parti pris bien arrêté de renverser le cabinet actuel, puisque l’honorable député de l’Ain se déclare rassuré, à la rigueur, par la présence de MM. Dufaure et Léon Say dans ce cabinet » ; que « M. Bérenger, qui a été ministre un instant sous M. Thiers, vient de se prononcer énergiquement contre le scrutin de liste et contre les intransi geants ■», etc. Quoi qu’il en soit, les coalisés qui poursuivent le renversement de M. Buffet seront tous à leur poste, le 4 novembre. Nous espérons que les députés conservateurs s’y trouveront aussi. S’il faut enfin s’en rapporter aux prévisions ministérielles, la session de novembre pourrait être fort courte, et l’Assemblée arriverait, sans trop d’efforts, à terminer ses travaux dans quatre ou cinq semaines. Alors, on pourrait procéder aux élections sénatoriales dès la fin de l’année, et aux élections législatives au plus tard en février. On doute encore que ce programme puisse se réaliser : toutefois, c’est quelque chose que le Gouvernement le considère comme praticable. E. Guérin....