Extrait du journal

Puisque nous avons un gouverne ment inepte, chassons-le. Le moyen ? — Nous l’avons tous à notre disposition, c’est le bulletin de vote. Mais, dira-t-on, quinze mois nous séparent encore du renouvellement de la Chambre, et d’ici-là... Non, quinze mois ne nous séparent pas des élections prochaines. L'opi nion publique se prononce de plus en plus énergiquement pour la prompte dissolution de la Chambre et pour la révision de la Constitution. Voyez plutôt les récentes élections de la Dordogne, du Nord et de la Charente. Ur, que le gouvernement le veuille ou non, quand l’opinion publique au ra parlé suffisamment haut, bon gré mal gré il faudra lui obéir ! Et si, par impossible, M. Carnot et le Sénat s’obstinaient à faire la sourde oreille, soyez assurés que nos amis de la Chambre sauraient les obliger à en appeler au Pays. Le moyen est bien simple : Il leur suffira de donner en masse leur démission. Ce jour-là, n’en déplaise à la bande opportuniste, il faudra aller devant les électeurs. Donc, l’échéance des nouvelles élec tions est prochaine. Donc, dès maintenant, nous devons nous préparer au grand nettoyage. Il ne su (fit pas en effet d’attendre tranquillement le jour du scrutin, il faut encore que chacun de nous tra vaille, dans ia mesure et dans la sphèqui lui sont propres, au triomphe commun. Dans la grave situation où se trou ve le Pays, ce serait un crime que de se désintéresser dus événements. Ft puisque nous avons le moyen d’en fi nir, finissons-en. Ii nous suffit de vouloir. Ne nous lassons pas de réclamer la dissolution de la Chambre, et avec la dissolution la nomination d’une Constituante chargée d’opérer ia ré vision et de présenter aux suffrages du Pays les gouvernement fort et honnête que nous attendons. Ne craignons pas de parler haut et d’affirmer nettement nos convic tions. C’est le meilleur moyen de les faire partager. Disons-nous bien que ceux qui ont pour mission d’organiser les forces conservatrices ne peuvent pas tout faire. Mettons-nous tous à l’oeuvre, résolument, vaillamment. Faisons nous-mêmes la propagande autour de nous, dans nos petites réunions du dimanche, dans nos conversations, et sachons ainsi suppléer à ce qui pourra nous manquer. Voilà le vrai moyen de sortir de la situation dangereuse où nous a mis la République, Sachons vouloir, et la France sera sauvée. Maître Pieriœ....