Extrait du journal

Après le lugubre « camp baraqué de la Vesle, à Reims, nous allons visiteur les cités ouvrières de Saint-Quentin. Nous retrouvons la même malpropreté, le même mépris de la santé et de l'hygiène, des travailleurs ;dos ruelles boueuses dont les ruisseaux puants attirent les moucherons, des cloaques d'eaux ménagères et de vidanges, des latrines en plein air où filles, et garçons jouent à cache-cache, des tas' d'ordures, des rats et des moustiques Nous retrouvons le même aspect sordide, le carton bitumé qui pend en guenilles, la vitrose des lucarnes arrachée par placées et remplacée par du papier, les murs ou les toits rapiécées avec de la tôle, les portes qui ferment difficilement, les fenêtres qui glissent sur leurs gonds Il suffit d'une pluie de quelque durée pour que ces masures provisoires prennent un air de décrépitude et de délabrement. Pour peu qu'on tarde à leur rendre des maisons solidement construites, de nombreuses familles chassées une première fois des ruines de leurs demeures se trouveront à nouveau sous les ruines de ces abris qui résisteront avec peine à des hivers rigoureux....