Extrait du journal

Les jeunes filles de l'Etat du Wisconsih,, aux Etats-Unis, viennent, de poser une question aussi délicate que douloureuse et qui intéresse le monde entier. Quand nous disons que ce sont les jeunes filles qui ont pris, cette initiative, nous nous trompons, et l'hommage que nous devons à la femme ne saurait nous conduire à altérer la vérité. Ces. personnes se sont réunies en Congrès pour protester « contre les dispositions antimatrimoniales des jeunes gens ». D'où il est aisé de conclure qu'une certaine expérience, fruit amer de l'âge, présidait à cette réunion. On y a agité I éternelle solution qui est un impôt sur les. célibataires. Mais la plus jeune des congressistes ayant observé que cette obligation forcerait les jeunes hommes à émigrer.et que l'Etat deviendrait un désert où seules lets femmes à marier pourraient errer, il s'en est suivi que le dangereux remède a été écarté. On a seulement arrêté de créer dans chaque Eiat'ûne association anticélibataire, bien entendu reliée à un bureau central, et de faire, parce moyen innocent, une propagande active-et naturellement ardente en faveur du mariage. Dont acte. Nous ne savons à quoi aboutira le zèle des congressistes et si la propagande individuelle ou collective pourra porter ses fruits. Le meilleur mode de propagande individuelle pour la femme c'est la séduction, c'est le charme-, c'est la beauté, puisqu'aussi bien ce sont ces seules influences, provisoires et pastsagères, que la société lui ait laissés. Quant à la propagande collective, c'est-à-dire à. l'entraînement vers le mariage par la persuasion, l'invocation de la raison et de l'intérêt, il est infiniment probable qu'elle ne pourra aboutir qu'à une agitation stérile, ou du moins à peu près stérile, celles qui s'y dévoueront ayant au moins l'occasion d'y dépenser leur sensibilité et leur courage, inutiles trésors que les hommes paraissent dédaigner dans ce lointain Etat....