Extrait du journal

L'autre année, un léopard de la ménagerie Marcel, à Neuilly, avait été blessé dans une rixe entre fauves. On le devait cautériser au fer rouge, et c'est M. Roëland, vétérinaire et conseiller municipal de Paris, qui était chargé de l'opération. On en fit les honneurs à un public d'invités, très sélect, et qui se divertit fort des convulsions de la patiente, solidement attachée aux barreaux de la cage et hurlant de douleur. S'il n'y avait pas dû avoir de victimes, combien l'on eût aimé que la bête rompît ses liens et allât faire un petit tour de promenade dans l'aimable société. Nos gens du Nord ont enduré tout ce qu'il est possible de subir. Ils ont touché de fond de la. détresse, ont connu ces misères qui devraient rendre accessibles à la pitié, pour le restant de leurs jours, les coeurs les plus endurcis. Ils ont repris leurs combats de coqs, se penchent à nouveau sur le petit enclos où, armés d'éperons, deux volatiles se déchirent, s'arrachent la crête, se crèvent les yeux. Et vont reparaître aussi les concours de pinsons aveuglés, dont la prunelle fut brûlée avec un bout de métal incandescent, pour ne fussent distraits par rien de laur chant....