Extrait du journal

Tous ? Non. Il y eut des critiques et des réserves. Néanmoins il est vrai que quelques-uns de nos camarades de la minorité syndicaliste ont pu croire de très bonne foi, à cette époque, dans la hâte d'un examen superficiel, que le projet était susceptible de donner satisfaction, dans une certaine mesure, à la classe ouvrière. L'un d'eux disait au Congrès d'Orléans combien il avait été fortement impressionné par cet argument, habilement exploité aujourd'hui encore, qu'en .enlevant au capitalisme privé la direction d'un service public d'importance capitale pour la vie sociale, comme celui d^. chemins 'de fer on procurerait ail prolétariat un précieux moyen de lutte révolutionnaire pour l'avenir. Je n'en disconviens pas. Seulement nous on sommes toujours là : comment mettre la main sur, ce service public ? Comment réaliser la nationalisation ? , -Maintenant que le projet confédéral a subi l'épreuve de la critique socialiste-, je oe pense pas qu'un seul militant vraiment averti puisse encore le trouver satisfaisant, ni même réalisable dans l'état ? social présent. Cela suffit-il pour faire condamner l'action entreprise l'an dernier ? Non. Lorsqu'une grève commence, on ne sait pas comment elle finira. Le mouvement de mai, s'il avait été généralisé dès le premier jour, .afin, que soient portées au maximum et la puissance de choc et l'égalité dans le sacrifice prolétarien et la.confiance mutuelle des farces agissantes, 'pouvait aboutir rapidement à la capitulation de la bourgeoisie ; nous savons comment le système des « vagues » déferlantes et... mourantes a suscité l'épuisement et le découragement des uns avant l'entrée en lice des autres et a fourni, d'autre part, à l'adversaire le temps de parfaire son organisation défensive. 'Autrement conduit, le mouvement .pouvait. donc réussir ou mettre, tout au moins la classe ouvriereéii"ïffSK ne posture pour négocier. Que deman-| daient les cheminots et la C. G. T. ? La constitution d'urne 'commission mixte d'études, composée de représentants des divers intérêts on conflit, pour examiner uQ projet de nationalisation. Il était permis aux syndicalistes minoritaires d'espérer que la classe ouvrière, maîtresse finalement de la situation, saurait imposer d'autres formules que celles que le Conseil.économique du travail avait proposées....