Extrait du journal

Que peut donc conseiller à celui-ci l'empereur d'Allemagne ? Peut-il l'encourager dans la tradition absolutiste ? ?' Ce serait aller contre l'évidente nécessité ce serait aller contre tout le mouvèment européen depuis un siècle. Même l'Allemagne, quoiqu'elle soit restée « un Etat de police », quoiqu'elle ait retenu en bien des points un paradera féodal, et que la démocratie s'y heurte à de formidables obstacles, a dû cependant progresser vers la liberté. Elle n'est plus au temps du Grand Electeur. Elle n'est plus au temps où Frédéric II raillait toutes les assemblées représentatives où les délégués ne font « qu'aboyer à la lune ». M. de Bismarck a dû, pour créer l'unité nationale, faire une part à la nation. Il disait. « Le libéralisme est Un jouet, mais la Révolution est une force », et à cette force de la Révolution il a dû faire une place, par le suffrage universel qui en est l'expression. Maintenant c'est le tour de la Révolution russe. Elle sera sans doute plus complète et plus décisive, parce qu'elle vient plus tard, parce qu'elle est aux prises avec une dynastie qui n'a pas, comme la dynastie allemande le prestige de la victoire, mais qui porte au con* traire le poids des effroyables défaites dont elle est responsable. Comment l'empereur d'Allemagne pourrait-il se mettre en travers de ce grand mouvement ? 7...