Extrait du journal

Il a déformé sans vergogne les revendications des travailleurs et jusqu'aux insuffisants projets gouvernementaux. N'at-il pas feint de croire qu'il s'agissait d'imposer aux chefs d'entreprise, par la réglementation de l'embauchage et du licenciement, des « collaborateurs incapables », alors qu'il est simplement question de garantir aux ouvriers des droits élémentaires de la personne humaine, liberté d'opinion et liberté syndicale ? Ge ne sont pas les syndicats ouvriers qui pensent à déposséder les patrons dé la direction de leurs entreprises, et M. Gignoux le sait mieux que personne, puisqu'il ne peut pas avoir oublié une ex-; périence récente comme celle du consortium textile de Lille -,Roubaix-Tourcoing ce que les patrons du Nord'ont éprouvé le besoin de secouer, ce n'est pas ta tutelle inexistante des syndicats ouvriers, mais bien la dictature des gens de l'espèce de M. Désiré Ley, qui ne sont même pas des industriels, mais des professionnels de la lutte contre les travailleurs et qui s'acharnent à mettre la main sur les organisations patronales pour mieux provoquer le sabotage de la. production et le désordre social dans la France du Front populaire. Les sèches déclarations de M. Gignoux ont paru hier soir d'autant plus déplacées qu'elles s'accompagnaient des manoeuvres que l'on connaît contre la monnaie nationale. La tension des changes qui s'est mnaifestée depuis quelques jours n'est que le résultat .des. attaques à la Bourse auxquelles l'oligarchie se livre avec l'espoir d'appuyer par là ses prétentions, exorbitantes.. Dam de tettes conditions, M. Gignoux semblera particulièrement mal placé pour s'étonner que la classe ouvrière pose avec d'autant plus de force .la question de l'échelle mobile et de la garantie des salaires...