Extrait du journal

PARIS, 27 DÉCEMBRE. DU PROCHAIN DISCOURS DE LA COURONNE. Il est une saison de l’année parlementaire où, grâce au prisme magique d’une certaine harangue, tous les objets se parent, aux yeux du ministère, des plus riantes couleurs. Alors les événement apparaissent, non pas tels qu’ils sont, mais tels qu’on a besoin de les voir et sut tout de les montrer; alors les allaites les plus épineuses perdent tout à coup leurs difficultés : les obstacles s’aplanissent d’eux-mêmes, et les faits se prêtent de la meilleure grâce du monde à entrer dans les périodes ministérielles; alois le cabinet, fût-il à la veille de se dissoudre, vous dira qu’il n’a jamais été plus solide; fût-il miné par les dissentiment les plus graves, il vous affirmera avec un sérieux imperturbable que jamais plus touchante union n’a régné autour de son lapis vert; fût-il enfin couché sur des charbons ariens, il vous dira qu’il dort sur un lit de roses....